Serge Coussens est installé comme maraîcher en Amap à Igny, dans l'Essonne, depuis  2 ans.


Sa parcelle était très humide, c'était un ancien marécage : avant de s'installer, il l’a drainée et a créé des bassins de rétention. C’est l’eau de ces bassins qu’il utilise pour arroser les plantations. Il essaie de travailler sans utiliser l’eau du réseau ni pomper dans la nappe phréatique, pour s’adapter à  l’évolution du climat.

 

Notre contrat à l'Amap de la Vallée concerne une partie seulement de sa production : les patates douces, qu'il a choisies pour leur valeur nutritionnelle supérieure à celle des pommes de terre.


Serge nous propose de suivre la plantation et la culture de nos patates douces 2019 :


14 avril 2019:
Le travail a commencé bien en amont sur octobre 2018, période à laquelle j'ai prélevé les rameaux des dernières feuilles de la culture en place que j'ai repiqués en mini-mottes pour mettre en culture sous serre. Il s'agit là d'un mode de reproduction par bouturage. Le travail nécessite de l'attention mais c'est une des techniques de multiplication qui réussit le mieux.
Les plants passent donc tout l'hiver sous serre en mode hors gel car la plante est très sensible au gel. Ils seront repiqués dans des mottes plus grosses environ 3 mois après pour faciliter leur développement racinaire car ce sont ces racines qui tubériseront plus tard comme la pomme de terre classique.
Avant de sortir en plein air pour commencer à s'acclimater à l'air ambiant, ils seront raccourcis au niveau du système végétatif aérien pour faciliter le repiquage en pleine terre.
Pour le moment, ils sont encore à l'abri car les températures sont trop froides pour qu'ils puissent "prendre l'air".
J'attends des températures plus clémentes sans risque de gel pour commencer la période de repiquage sur buttes en pleine terre courant mai.
Tout ce travail a été réalisé avec des élèves d'un lycée d'horticulture d'Igny sous forme pédagogique car je ne possède pas de serre étant donné que ma parcelle de maraîchage est sous forme plein champ également sur la ville d'Igny.
Je reviendrai plus tard sur les spécificités nutritionnelles de la patate douce mais sachez qu'elle possède de nombreuses vertus et c'est une des raisons pour lesquelles je travaille sur ce légume.
A bientôt donc pour de nouvelles infos…

20 juillet 2019:

Quelques infos estivales du contrat patates douces.
Tous les plants ont été mis en terre sur la parcelle tardivement car les risques de gelées tardives étaient très présents cette année.
La transplantation a donc eu lieu vers le 25 Mai.
Tout s'est bien passé, les plants ont bien repris et ont une belle croissance jusqu'à maintenant.
Seul problème par une chaude nuit de juin, visite de sangliers...
C'est ce qui explique les manques sur la photo.
J'estime qu' environ 30% de la culture a été détruite et ils se sont autorisés à détruire des plants de choux également.
Même si j'avais réussi à trouver des plants pour compenser les manques, il était trop tard pour réaliser cette intervention.
Je ne peux donc maintenant que me concentrer sur la protection de la culture et je ferai un point sur la récolte peu de temps avant cette dernière , soit début octobre.
En parallèle, j'ai fait une demande d'indemnisation de dégâts auprès de la fédération des chasseurs. C'est en cours.
Je prends donc grand soin des plants qui sont en place et viens de pailler une partie pour éviter le stress hydrique du aux périodes de canicule qui s'abattent une fois de plus sur notre pays et pas que...
Je me dois d'être vigilant sur cette technique car elle favorise une ambiance très favorable pour tout ce qui est mulots des champs et ces derniers adorent le gout sucre de la patate douce, je vous laisse imaginer...
De quoi passer un été serein...!  

Bon été à vous tous et rdv à la rentrée.