Suivez l'histoire de la ferme Cirou, une famille de Paysans-Agriculteurs -Eleveurs -Meuniers, depuis les premiers contacts avec les AMAP en 2004.

Ce sont des informations recueillies lors des visites annuelles par des adhérents.

Dates clé : • 1982 : reprise de l'exploitation familiale par Bernard et Françoise

  • 1997 : conversion Bio

  • 2008 : VIANDE UNIQUEMENT DISTRIBUEE EN AMAP

  • 2015 : Création du GAEC "La Ferme" avec leurs fils et de l'atelier "pâtes de blé dur"


 

Présentation de la ferme en 2004 , au début du partenariat avec les AMAP: 

Elevage  Bio de Françoise et Bernard CIROU

La ferme comprend 87 ha de terres labourables, 60 cochons, une quinzaine de moutons, des faisans pour la réintroduction, des poules pour la consommation familiale.


                                                             Production de céréales :

blé panifiable, pois d’hiver et de printemps, orge, féverolles blanches, triticale (hybride blé/seigle), sarrazin.


La ferme vend une partie de ses céréales à l’extérieur et en garde une grande quantité pour nourrir les cochons : leur alimentation est composée de toutes les céréales citées ci-dessus (sauf le blé), qui sont ensuite grossièrement broyées.
La production représente 220 tonnes de céréales/an, une zone de stockage de 300 tonnes est en place sur l’exploitation.
Les semences sont en partie produites par Bernard Cirou, et en partie achetées en coopérative bio à Blois.
La technique d’agriculture diffère de celle de la ferme Jeauneau car la technique sans labour est impossible sur une zone essentiellement céréalière (pas de renouvellement de sol avec les prairies des pâturages). Cette technique consiste principalement à “déchaumer” (travail de la terre après la moisson), faire pousser et enfouir des “engrais verts”, labourer...

 

  L’élevage des cochons :

Les cochons sont issus d’un mélange de races dont 50% de race Piétrain (tâches noires)
Les porcs vivent dans de grands bâtiments très aérés (plein air), dans des cases, sur de la paille, les Cirou n’ont pas l’autorisation de mettre des abris en extérieur, pour cause de protection d’une source se trouvant sous leur terrain.
Les cases des cochons font environ 25 m2. Pour un élevage bio sur paille, on peut avoir jusqu’à 10 cochons dans une case, 20 dans le cas de porc vendus avec label et 30 en élevage intensif.

Si on serre trop les cochons dans leur case, ils deviennent sales. La propreté est très importante, car c’est la meilleure méthode préventive contre les maladies.
Les truies font 2 portées par an de 10 porcelets, qui font 500g à la naissance. Au bout de 4 ans la truie (ou la coche) est réformée et va tristement finir en… rillette.
Les porcelets se nourrissent du lait de leur mère et de farine (voir le chapitre “céréales”) en complément pour les apports de fer et de vitamines. Ils sont sevrés au bout de 6 à 8 semaines et sont abattus à 8-9 mois.
A titre comparatif, les porcs issus d’élevages intensifs sont sevrés à 4 semaines et abattus à 4 ou 5 mois, les porcs bio à 6 mois minimum.
La truie pèse environ 180kg (250kg avant la mise bas). La gestation de la truie dure 3 mois, 3 semaines et 3 jours.
L’insémination est actuellement artificielle, bientôt en saillie naturelle.
(M. Cirou va acheter un véra = cochon mâle)
Les cochons en croissance mangent 2,5kg de farine par jour, du fourrage ou de l’herbe matin et soir et des betteraves fourragères l’hiver. (Les truies allaitantes mangent 8 kg/jour).
S’ils sont malades, les animaux sont soignés par phytothérapie et homéopathie.

Si besoin est, ils ont des compléments de vitamines naturelles, d’oligo-éléments et de minéraux.

Tous les 15 jours en moyenne les cases sont nettoyées et la paille changée. Les excréments et la vieille paille sont mis en compostage puis serviront d’engrais pour les cultures.
A titre comparatif et d’anecdote, dans un élevage industriel, les queues des cochons sont coupées car leur surnombre et leur “ennui” dans les cases provoque du cannibalisme : ils se mangent la queue et l’arrière-train.


Les revenus
La production devient rentable à partir de la vente de 4 cochons par semaine; aujourd’hui seul 1 cochon par semaine est vendu sur la ferme…
Avec 4 cochons par semaine, les Cirou pourraient passer en “dynamique d’élevage”. Ils ne pourront pas “tenir” longtemps avec un seul cochon par semaine et envisagent d’arrêter leur élevage si une solution ne se présente pas rapidement à eux (les contrats directs seraient leur voie de salut...)
Bernard et Françoise Cirou vendent la viande de leurs cochons sur les marchés de Nogent le Rotrou, Orsay et Palaiseau.

Un peu de vente directe à la ferme.
Le prix de revient du porc est de 8.5€/kg à 9€/kg (4€/kg pour le coût de production + 4.5 €/kg pour le transport, l’emballage et la découpe).
Le porc est vendu en moyenne 11.30€/kg, soit environ 160€ de bénéfice pour un porc en moyenne,
pour valoriser 40 heures de main d’oeuvre (quand tout est vendu !).

 

Abattage
Le cochon hebdomadaire est tué dans un petit abattoir à Chérencé, dans la Sarthe, à 70 km de la ferme. Pour répondre aux normes bio, la cochon est abattu sur une chaîne “propre”. Il passe donc le premier et sera suivi par 2000 de ses congénères issus d’élevages conventionnels. Une fois de plus, le déplacement n’est pas rentable pour un seul cochon...
Le cochon est ensuite découpé par un artisan boucher.
Un cochon représente environ 70 kg emballés.
Un porc peut être divisé en 8 colis de 8 à 8,5 kg.
(Voir la composition des colis )

 

L’élevage des moutons :
L’élevage de moutons a débuté l’année dernière, en 2003, avec des brebis achetées à un fermier de la région.
Les premières brebis venant d’un élevage non bio, le label devrait être donné aux Cirou l’année prochaine.
Les moutons sont nourris avec de la paille et un mélange de petit pois + foin + orge + sarrazin (surtout en automne et l’hiver).

Les moutons sont enfermés tous les soirs et je ne les lâche que tard en matinée, voire 12h, après la rosée.
Pourquoi ?

1° Les moucherons du soir et du matin, donnent la fièvre catarrhale, maladie du mouton.

2° Un parasite lié à des larves que l’on trouve sur l’herbe dans la rosée.
3° L’herbe verte n’est pas excellente pour le mouton qui est originaire des pays secs.
Alors,enfermé, il mange du foin et ce n’est pas plus mal. Un peu de grain le matin pour les brebis en début de lactation.

Nous avons 1 à 2 petits par agnelage (par an). Le lien mère/petit est très important ; il ne faut pas que l’agneau aille vers une autre brebis, car la mère n’en veut plus… Donc, nous les parquons séparément.
L’agnelage se fait à partir du 10 janvier. Pour les petits, à cette époque ils ont besoin d’une lampe chauffante.
La gestation dure 5 mois et les agneaux sont sevrés à 4-5 mois.
Les agneaux sont abattus à 6-8 mois, ce qui correspond à 16 kg de viande emballée.

Nés en février /mars, il seront mangeables à partir de septembre. Je fais une viande mature.
Un agneau né seul grossi plus vite que s’ils sont deux.
Le reste de l’année, vous aurez du vrai mouton. Un bélier devient merguez,


L’élevage du mouton étant plus rentable que celui du porc, les Cirou envisagent donc d’augmenter cette production dans le futur.


                 Trois grands “tunnels” (abris montés sur roulettes) sont actuellement disponibles sur la ferme.                       Ils servaient à la production de porcs bio pour la filière “Carrefour bio”. Cette activité s’étant terminée (Carrefour va acheter ailleurs...), les tunnels seront éventuellement réutilisés dans le futur de la façon suivante :
- 1 tunnel pour les brebis
- 1 tunnel pour faire un élevage de poules pondeuses,
- 1 tunnel (coupé en deux) pour les porcs.


                   La ferme produit aussi 200 bouteilles de jus de pomme par an ainsi que quelques légumes
(actuellement des potimarrons et des betteraves).

 


MAI 2011: Une nouvelle race de moutons :

 

Bernard et Françoise Cirou ont choisi d'élever des "Berrichons de l'Indre" , parce qu'ils se dé-saisonnent, ce qui permet de ne pas avoir tous les agneaux en même temps.

Ils ont la particularité d'être hauts sur pattes et d'avoir des gigots longs, ce qui leur vaut d'être déclassés dans les circuits conventionnels !

C'est une race protégée, rustique.


Visite de la ferme en 2013 :

 

100ha de terres exploitées dont 30 en propriété

• 50% sont réservées à la pâture et au foin pour la nourriture des bêtes.

• 50% sont destinées aux céréales (stockées en plusieurs silos suivant les variétés, chaque silo est empli à 50%. Ils datent de l’exploitation tenue pas les parents Cirou qui produisaient alors, en méthode conventionnelle, des céréales en plus grande quantité).

• Une partie de la production de blé est transformée sur place en 17 tonnes de farine écoulée auprès de boulangers Bio et auprès de quelques Amap, le reste est revendu à un meunier bio de la région.

• L’essentiel du matériel utilisé appartient à la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) : forme de société coopérative agricole permettant aux agriculteurs de mettre en commun leurs ressources afin d'acquérir du matériel agricole dont ils se partagent l’utilisation.

• 3 personnes sur l’exploitation : M et Mme Cirou et leur fils Thomas (qui s’occupe essentiellement des céréales et de la farine). • 12 AMAP absorbent la production de viande. Ainsi, Mr Cirou précise qu’il peut se concentrer totalement sur son métier de producteur.
Quelques Projets à finaliser

  • Adaptation du moulin pour une production de semoule de blé dur. Les essais en cours sont encourageants. Possible mise en place en 2014. 

  • Possible création d’une société avec ses enfants, pour l’élevage (une des conditions étant de pouvoir trouver des circuits de distribution pour un cheptel plus important qu’actuellement). Dans ce cas, l’exploitation changera de statut.

  • Le Moulin : Le système d’approvisionnement du moulin en céréales va être amélioré. Pour l’instant, il est manuel. La production de farine de Sarrazin va être sûrement abandonnée par manque de demande suffisante (< à 100kg /an).

  • L’Elevage de Porcs : 100 porcs/an par sessions de 50. Depuis 2 ans, Mr Cirou n’assume plus le travail de naisseur (car cela lui prenait trop de temps, et difficultés à connaître à l'avance le nombre de porcs qui lui seront achetés) mais uniquement d’éleveur. Il s’adresse à un naisseur bio de la région. Les cochons sont répartis en box de 6 à 10 suivant leur taille. 

  • L’Elevage de moutons :  400 moutons dont 210 brebis berrichonnes (remarquables par leurs pattes longues, il en reste 700 en France). Il y a eu deux périodes d’agnelage : une en octobre qui fut faible d’où un manque d’agneaux pour ce début d’année, une en mars où il y eut de nombreuses naissances gémellaires donc plus d’agneaux pour septembre et la fin d’année.

Le cheptel est, en moyenne par jour, 8 heures en pâturage et 16 heures en bergerie, quelle que soit la saison. Le principe étant d’attendre que l’herbe ne soit pas trop humide pour éviter les maladies.
Le Traitement des bêtes (vermifuge et antibiotique) L’utilisation médicamenteuse est au minima. Elle est autorisée en bio mais régie par des normes spécifiques (par exemple, elle est autorisée pour le soin en individuel mais pas en masse ; après un traitement, le délai d’abattage d’une bête est doublé/conventionnel…..).


2015 : les pâtes de blé dur

 

Il s'agit d'une filière complète du blé à l'assiette, dont voici les différents étapes:

  -> production du blé dur à la ferme

  -> stockage puis mouture avec le moulin à meule en granit avec ventilation type Astrier, ne provoquant pas d'échauffement de la mouture et préservant le germe

  -> façonnage en pâte avec une presse extrudeuse (coquillette, fusilli, macaroni, tagliatelles, lasagnes)

  -> séchage statique par cycle long à basse température( 35°) pour obtenir un produit sec à conservation longue.

Pour le moment seules les coquillettes et les fusilli sont disponibles.

 

Seuls les pâtes de blé dur ont droit à l'appellation "pâtes". Les produits faits avec du blé tendre, plus courants dans nos régions en raison du climat et de la possibilité d'en faire aussi de la farine, devraient être appelées "nouilles".


Visite de la ferme 2016

 

 

 

 

Bernard et Françoise Cirou élèvent 200 brebis et à peu près autant d’agneaux chaque année. L’élevage de porcs est quant à lui d’une centaine par an.